Dominique Quélen : fondations

Dominique Quélen poursuit ses coups de dés pour trahir le hasard. Ici,  en deux cents poèmes en prose poétique même si l’auteur laisse planer le doute « la fausse ou vraie prose y sera. A traverser prose vraie ou fausse j’ai servi. »  Là où la contrainte joue - phrases dont les premiers ou les derniers mots sont fixés d’avance -  se crée une force de dépouillement. Demeurent quelques objets ou éléments premiers, épars, disjoints et perdus plus que retrouvés. Le tout en une sorte de dialogue où le « je » joue le jeu du « toi » en toute déconstruction.

Dominique Quelen cherche avant tout à s’amuser dans une déperdition programmée. Dans le trou du silence résonne une vitalité. Elle chemine en toute décontraction. Les oiseaux comme la neige fondent. A l’insu de leur plein gré ou non. Mais là n’est pas l’important. Ce qui compte reste le mouvement qui déplace les lignes. N’en demandons pas plus. Plus besoin de dope, de Guronzan, de spaghettis ou de petites culottes vaguement retroussées. La vie va  librement sans jouer les potiches loin des logos à tabernacles.

Jean-Paul Gavard-Perret

Dominique Quélen,  « Avers », Editions Louise Bottu, 2017, 114 p., 14 E..

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