Ludovic Degroote : l'esprit d'ouverture

Ce livre réunit textes inédits ou parus en éditions limités. Le titre Si décousu évoque donc le rassemblement d'une telle dissémination.
Elle couvre trente années.

Mais ce titre évoque aussi une suite de déplacements plus que de voyages à proprement parler. Il y a là des paysages de nord dans une suite plurielle de styles.

Le vagabondage est saisissant et tout en retenue. Blessures et gestes sont à peine esquissés. Une réserve s'impose au poète et tout passe par d'infimes interstices. Comme s'il existait dans l'être fantôme que fantôme (Beckett). Ce qui permet toutefois d'espérer une seconde vie.

L'humain fait partie du décor, des paysages et un peu de lui-même en des oscillations entre présence et disparition. Mais ces sous-ensembles tiennent néanmoins par ce que Ludovic Degroote retient.
Qu'importe si le temps est décousu et ciel en panne. Les éléments de la vie – futiles ou graves – prennent une saveur étrange. Là où être fantôme permet de se dégager des ombres appesanties.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Ludovic Degroote, Si décousu, éditions Unes, octobre 2019, 136 p.-, 21 €

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