Lydia Padellec ou la mélodie de l'inaudible

Du morcellement de l'être Lydia Padellec se veut la rassembleuse. Depuis ces premiers textes elle tente de rendre audible ce qui se tait, se cache parce que cela nous demeure inconnu.
Elle sait que pour un tel surgissement l'explosion n'est pas de mise. Il faut plus de finesse car ce qui demeure tapi a tôt fait de retourner à l'état de silence. Comme si l'être même en son corps défendant tout était en fuite.

Il s'agit donc d'apprivoiser le silence de neige sans courir le risque de faire fondre cette dernière et d'entrainer l'enfouissement du premier. Dans une sorte de communauté avec celui à qui elle s'adresse, la petite fille de jadis tente ainsi de retrouver un langage premier.

C'est pourquoi au sein d'une telle neige il ne s'agit pas de perdre pied ou de s'enfoncer mais et – sur un tel lit – de reconstruire le "vide abyssal" pour dire enfin ce qu'il cache avant que le temps nous fasse défaillir.
C'est pourquoi l'écriture demeure une entreprise complexe. Elle passe d'abord par un affinement des sensations et leur maturation puis elle offre la mutation d’un corps lové jadis dans le ventre maternel et qui ensuite erre dans ses galeries ses plus profondes autant que dans le réel.

Jean-Paul Gavard-Perret

Lydia Padellec, La guitare dans l'arbre suivi de Il neige sur la mer, Éditions Au Salvart, mars 2022, 75 p.-, 12 €

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