Le livre navigue sur diverses émotions là où l'auteur remonte le fil de ce qui aurait pu briser sa famille lors d'un évènement de guerre où beaucoup d'innocents furent emportés par des circonstances tragiques. Certes il s'agit d'avancer. Mais sans rien oublier. Se relever demande de traverser le chagrin pour donner conscience à ce qui est.
Au-delà du textuel ces poèmes mêlent l'intime et le collectif.  Entre le silence et le cri, c'est là qu'ils agissent pour la mémoire mais aussi pour renaître, au delà du traumatisme, d'une autre peau revêtue / nouvelle pour l'avenir. Loin de la foret des cauchemars un passage a donc lieu.
Mais l'acuité est là pour répondre à ce qui fut pour trouver un état d'ouverture. Le poème ici ce fait physique pour la recherche d'un équilibre de vie au delà des blessures. Les éclats de couleurs des encres de Sophie Brassart en deviennent des cicatrices.

Jean-Paul Gavard-Perret

Hervé Martin, D'une vallée perdue à mes jours de mémoire, encres de Sophie Brassart, Éditions Au Salvart,  avril 2023, 52 p.-, 18€