Anti-satisfécits de Jules Vipaldo

Face aux princes des nuées Vipaldo ne se veut pas seulement pince sans rire. Il cultive la calembredaine et le calembour dans un effet d'exacerbation et de prolifération d'un volontaire mauvais goût pour leur asséner leurs vérités pas forcément bonnes à dire..
Des postures déjà posthumes des poètes lyriques il inscrit le procès en légitimité d'écriture. Et contre l'esprit de sérieux il déchaine son ire mais avec la plus grande des fantaisies.
Péripatéticien du langage il fait éjaculer ce dernier de rire. La NRF peut y perdre ses nerfs car elle en prend pour son grade. Mais elle n'est pas la seule. Ce cousin de Jean-Pierre Verheggen s'en donne à cœur joie.
Le fameux "Crénom" d'un Baudelaire devenu aphasique trouve ainsi les mots pour se et le dire dans ce qui divertit mais bien plus : les maux dont souffre la poésie en ses émaux de pacotille sont exacerbés.

Ce livre demeurera en conséquence comme un exercice de salubrité publique et un "suce-jet" idéal pour se moquer des élucubrateurs précoces et des éjatruculateurs véloces. Grâce soit donc rendu à ce Laurel des plus hard et hardis.

Jean-Paul Gavard-Perret  

Jules Vipaldo, Pauvre Baudelaire, Les doigts dans la prose,  septembre 2023, 134 p.-, 15€

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