Mondoshima mon amour : Christophe D'Hallivillée

Ce texte se présente comme un scénario, mais n’en est pas un. C'est l'histoire d’amour incandescente entre deux êtres égarés dans un Hiroshima désormais étendu au monde entier : Mondoshima. Mais Marguerite Duras n'est pas loin.
Une jeune femme rendue amnésique par le traumatisme de l’explosion du monde, cherche à se souvenir de son premier amour. Et un garçon, par passion pour elle, l’aide à reconstruire la mémoire de cet amour d’avant la catastrophe .
Ils parlent de l’impuissance de la mémoire à protéger du désastre, de leur désir de tourner ensemble un film qui rende compte de leur amour absolu né après  l'Apocalypse. Ils citent mais détournent Hiroshima, mon amour de Resnais et Le Mépris de Godard avec le regard de qui vit au-delà des genres et des races.
Les photographies de Jeanne-Marie Sens donne à cette dystopie un caractère encore plus étrange et poussent la puissance de l'affect à oser  une bifurcation. Et ce au moment ou tout semble impossible car tout s'achève.
Néanmoins demeure l'espoir d'un arrêt de l’inexorable marche du monde vers son extinction. L'amour serait-il encore là pour le sauver ?

Jean-Paul Gavard-Perret

Christophe D'Hallivillée, Mondoshima, notre film, photographies de Jeanne-Marie Sens, L'un l'autre, décembre 2023, 56 p.-, 17,50 €

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