Léa Nagy, là, seule

Lea Nagy possède la poésie dans le sang. Après avoir publié Le chaos en spectacle, les Éditions du Cygne permettent de mieux le comprendre en publiant le premier recueil de la poétesse hongroise lorsqu'elle n'avait que 17 ans.
Celle qui s'impose comme une des grandes voix littéraires de son pays, permet ici la découverte de  l’aube de son intériorité agissante. Elle possède déjà le feu secret d’un mysticisme particulier car profondément terrestre. Son écriture prend une valeur de Rédemption et d’Ascension face à la fragilité de l’homme et de ce qui le rattache à la vie.
D’où cette œuvre des profondeurs de l’âme humaine qui caresse une mélancolie inhérente au temps qui passe  dans des exercice de solitude où la cigarette peut devenir une fidèle compagne.
À l’épreuve des mots la poésie devient une méditation intimiste mais en rien narcissique. Léa Nagy parle non seulement d'elle mais de ses semblables et des épreuves que le quotidien leur fait traverser. La poésie  demeure donc une façon d'assumer la vie, d'oser le métier de vivre (Pavese) et d'affronter le mystère entier qu'elle impose. Elle ne cherche pas à vendre du divin mais à faire que ce divin soit portable dans l'homme à travers un lyrisme qui tord le cou à la grandiloquence.

Jean-Paul Gavard-Perret

Léa Nagy, Turbulences, traduit du hongrois par Daniel Bary, Éditions du Cygne, 2023, 108 p.-, 12€

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