Je suis le genre de fille de Nathalie Kuperman : Une poupée qui dit oui

Juliette a un problème dans la vie : elle n’arrive pas à dire non, à s’affirmer. C’est le genre de fille qui laisse passer tout le monde dans la queue du supermarché, qui tient la porte à des inconnus, qui n’ose dire son fait à son ex-mari, ou reprendre son rôle de mère face à son insupportable ado de fille. Alors Juliette boit un peu trop, erre dans les Monoprix, recherche son premier amour sur internet le dimanche soir et s’ennuie dans les diners parisiens.

Nathalie Kuperman, à qui l’on doit le formidable j’ai renvoyé Marta excelle à décrypter le quotidien et à le tordre un peu pour le rendre inquiétant et grinçant à souhait. Son héroïne, qui ressemble de temps en temps à Bridget Jones sous amphétamines dit peut-être « d’accord » trop souvent, mais elle va aussi assez vite dire non et provoquer un petit cataclysme autour d’elle.

Avec elle, le lecteur ne sait sur quel pied danser : un jour, elle envoie des mails incendiaires à qui ose la contredire, un autre se révèle très masochiste. Il faut dire qu’elle a des excuses : des parents divorcés après un jet de cacahuètes, un amant tombé fou amoureux de la libraire du quartier et une mère disparue, après un ultime rendez-vous manqué.

Comédie sociale, le livre s’attache à débusquer les apparences dans un style enlevé et percutant, qui donne envie de connaître cette Juliette des esprits.

Ariane Bois

Nathalie Kuperman, Je suis le genre de fille, Flammarion, mars 2018, 220 pages, 18 €

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