Énorme de Marie Sellier : Mon enfant, mon amour

C’est l’histoire d’une mère fascinée par son bébé nouveau-né, comme toutes celles qui l’ont précédée dans la grande aventure de la maternité : elle détaille « ses ongles nacrés adorables », ses petits pieds fripons, son visage parfait. 

Mais très vite, la jeune maman se rend compte que quelque chose ne va pas ; le cœur du petit ne travaille pas comme il faut. La suite, ce sera l’hôpital, opération, terreur, impuissance et ravage. Jusqu’au visage grave des médecins et le coup de fil au petit matin si redouté. 

Dans ce récit de deuil, Marie Sellier, présidente de la Société des gens de lettres, manie l’émotion et la délicatesse, cisèle ses phrases et ses sentiments pour offrir à son fils la plus belle des lettres d’amour. Énorme, c’est son chagrin, mais aussi sa culpabilité. Car la maman de ce si petit garçon se flagelle : à l’hôpital, elle s’accuse de fuir, de ne pas avoir tenu son fils dans ses bras une fois encore, d’avoir essayé d’échapper ainsi au chagrin et à la mort. En vain bien entendu. 

Alternant la poésie de ses dessins, des encres qui symbolisent un arbre, arbre de chagrin, mais aussi de vie et la vérité la plus crue, elle nous emmène dans un voyage plein de sensibilité, de remords et de regrets. On aimerait tant la rassurer : ce bébé si fragile, cette « petite flamme unique », il appartient désormais à tous les lecteurs. Cette nouvelle bouleversante est l’un des premiers textes d’une toute nouvelle maison d’édition spécialisée dans le genre, la maison Malo Quirvane, qu’il convient aussi de saluer ici. 

Ariane Bois

Marie Sellier, Énorme, Malo Quirvane, mars 2019, 49 pages, 8,50 €

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