Yoan Smadja, J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi : Génocide

Sasha Alona est grand reporter spécialisée dans les pays en guerre. D’Afrique du Sud en avril 1994 elle passe au Rwanda car elle sent le conflit arriver. 

À qui appartiennent ces convois de machettes ? De son œil de pro, elle repère les changements de climat politique, l’appel à la haine et dénonce les ventes d’armes. 

Sur place, elle fait surtout la connaissance de Daniel, chirurgien obstétrique qui cherche sa femme Rose et son fils Daniel pour les mettre à l’abri. 

Rose, qui est muette, va faire entendre sa voix de femme recluse, attendant dans la crainte des ennemis qui lui donnent le nom de « cafard ».  

Extrêmement documenté, ce roman met en scène l’avant génocide et décrit de façon minutieuse comment l’horreur s’installe.

Un carnet retrouvé permettra au lecteur de suivre en parallèle l’histoire de Rose et de son fils, ainsi que la quête d’un père. Un livre qui, d’une plume généreuse et sensible, vaut tous les documentaires sur ce génocide encore si souvent passé sous silence.

Ariane Bois 

Yoan Smadja, J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi, Belfond, avril 2019, 208 pages, 17 €

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