Patrick Besson et "Les Jours intimes" : Regard sur le passé

Troisième volet d’un cycle autobiographique entamé en 2001 dans 28, boulevard Aristide-Briand, puis prolongé en 2003 dans Tour Jade - deux textes réédités parallèlement à celui-ci par les éditions Bartillat dans la collection Omnia - Patrick Besson nous invite à baguenauder de nouveau avec lui sur les sentiers escarpés mais toujours réjouissants de son passé.

 

Sans rechigner, glissant notre pas dans son pas, on l’escorte tout au long de ses jours intimes, retour sur les années de construction personnelle.

 

Regard sur Gisela, sa seconde épouse, suédoise, sur les compatriotes de cette dernière et l’énigmatique pays qui est le leur : " il y a en eux une partie qui, l’été venu, n’a toujours pas fini de refroidir, glace permanente qui ne fondra jamais ». Regard viril sur l’amour, la grâce d’une rencontre, la joie de se sentir vivant et d’arrêter le temps « comme s’arrête une punition ". Trois dates. Trois très courts chapitres. Pourtant, tout est dit. Magistralement déclaré. Regard mélancolique et fier de père sur Oscar et Paul, ses deux garçons, manière de revenir à sa propre enfance, et à sa destinée littéraire.

 

Le dévoilement se poursuit, élégant, amusé, apaisé. Mais alors que l’on s’inscrit dans le rythme paisible de la confession et que l’on suit docilement l’auteur sur les traces d’autrefois, voilà qu’en une pirouette espiègle, il choisit de brouiller les pistes finales et d’emprunter les voies inattendues de la fiction au sein du récit, nous rappelant par là qu’un homme, qui plus est un écrivain de sa dimension, ne se trouve jamais là où chacun l’attend.

 

Cécilia Dutter


Patrick Besson, Les Jours intimes, Bartillat, septembre 2012, 142 pages, 13,90 €


> Lire également la critique de Stéphanie des Horts.

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