Edgar Mittelholzer : le blanc et le noir

Ce roman d'épouvante ne distille son mystère et son venin que dans la chaleur de la nuit. Le narrateur y est progressivement soumis à des fièvres - qui ne sont pas du samedi soir - et a bien des troubles.

Il devient la victime de son imaginaire qui bat la brousse. Mais pas seulement. La vieille dame qui accueille le jeune peintre anglais fait preuve d'un comportement des plus étranges. Tout cela avance progressivement jusqu'à ce que la nature et la météo s'en mêlent pour transformer l'horreur en évidence.

Cette fiction gothique prouve qu'un tel genre reste idéal afin de cultiver le mal pour le mal et plus particulièrement contre les innocents - sans qu'on puisse totalement condamner leurs bourreaux. Si bien que dans cette histoire chacun peut se demander si l'origine du mal n'est pas le mal de l'origine.

S'y pose en conséquence la question qui hante d'ailleurs les racistes : que faire de l'aversion de l'autre au nom de ce qui ne parait pas être identique à soi ? Et paradoxalement dans une histoire où les couples se mêlent pourtant dans le noir et le blanc mais où le métissage peut rendre malade.

Jean-Paul Gavard-Perret

Edgar Mittelholzer, Ellonstrody, trad. de l'anglais part Benjamin Kuntzer, éditions de Typhon, Marseille, 2019, 256 p.-, 20 €

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