Sur une pensée d'Hölderlin

Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Conçue en alexandrin et sonnant pour cela telle une réplique de théâtre du XVIIème, cette pensée d'Hölderlin donne, encore plus particulièrement aujourd'hui, à cogiter. Elle est d'ailleurs, paraît-il, à ce que j'ai lu, souvent utilisée par Edgar Morin pour montrer que les contradictions d’un système sécrètent les bases de leur propre dépassement. Ainsi  les catastrophes entraînent des élans de solidarité, les crises économiques peuvent provoquer des réactions salutaires - des États, des citoyens - créant ainsi les bases d’une nouvelle société.
À contre-courant donc de la morosité ambiante, de la peur de manquer, et du ras-le-bol social, tout espoir ne serait alors, quoi qu'on en dise, pourtant pas perdu de les voir disparaître - non face, ni contre, mais bel et bien - avec la Covid !
Certes, pas pour revenir le moins du monde à la case départ - je veux dire à ce délicieux paradis perdu d'avant la crise ! -, mais pour avancer sur l'échiquier où se joue cette fois carrément l'avenir de l'espèce sommée d'adopter dare-dare d'autres modes de vie, plus sains et plus dignes. Ce qui exige un rappel vers nos profondeurs, un sacré retournement des consciences.
Aussi, quand, costume impeccable, mais l'œil grave et le sourcil froncé, visiblement contrarié par l'invisible, son nouvel ennemi juré, et en tremblant même quelque peu coléreusement sur son fauteuil en bois doré, le banquier Macron proclama tous azimuts depuis l’Élysée, au tout début de la pandémie, Nous sommes en guerre !, qui d'Hölderlin ou de lui tenait-il vraiment à ce moment-là le bon bout de la lorgnette ?
Perso, mon opinion est faite et je laisse maintenant tout cela à la libre appréciation de chacun.
André Lombard
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