La cure analytique est un moment étrange de mise à nue du patient devant son thérapeute. Plus que nu, même. Moment de l'intime absolu que cette relation ambiguë et réservée au seul secret de la thérapie. Nu, le patient a parfois de petites fulgurances inconscientes que Jacques André note avec délice comme autant de sourires qui nourrissent et aèrent tout à la fois la thérapie. 

La polysémie tapie au fond de chaque phrase fait la joie du psychanalyste, les épanchements de son patient, les petits moments d'inattendu, de beau, de saugrenu, qui forment le sel des séances pendant lesquels le non-dits tient lieu de vérité. 

A travers ses notations d'instants et les réflexions que ces petites lueurs de l'inconscient font naître en lui, Jacques André tisse le quotidien du psychanalyste hors la cure elle-même et ouvre autant de possibles sur la vie du cabinet, par la grâce de ces incidents linguistiques qui révèlent plus qu'un franc aveu. Souvent très drôles, ces fragments de vie sont une manière très agréable d'approcher le travail du psychanalyste, en comprenant ce qui chemine à côté. 

Jacques André, Psychanalyse, vie quotidienne, Stock, septembre 2015, 232 pages, 18,50 eur