Ce boulevard Frédéric Mistral est celui où, sur les hauteurs de la ville de Hyères, dans le Var, l’auteur et son ami le peintre Tony Fontana aiment tous deux se promener, ensemble. Sans doute est-ce pourquoi, dans la première partie du livre, les dessins de l’un dialoguent effectivement de près avec les poèmes de l’autre, se répondent. Mais voici...

Ce point de bascule
où le boulevard entame sa descente

Au loin, les coteaux
serpentent sur l’horizon
en revendiquant leur part
dans le panorama

Et puis, à la faveur d’un virage
voici la mer qui se devine
entre les feuillages.

Et le deuxième volet de l’ouvrage est alors celui où l’autobiographie le dispute à l’Histoire littéraire d’un certain sud, en rapport direct avec Frédéric Mistral lui-même et la langue provençale.
Jean-Luc Pouliquen s’y raconte, se souviens et médite, explicite aussi ces heureuses rencontres, réelles et/ou par œuvres interposées, qui resteront des bornes peu communes sur son chemin à la fois d’homme, de poète et d’éditeur. Des points d’ancrage plutôt, en même temps que des lignes de force.
Ainsi, alliés substantiels que Mistral, Bosco, Giono, et des moins connus : Casimir Mouttet, Magali Fillol, Charles Galtier par exemple, dont il se fit souvent l’éditeur.
D’autres encore, nombreux et de belle ou grande qualité, composent la constellation Pouliquen : Lucien Grimaud, Marcel Pagnol, Serge Bec, André Resplandin. Et Lucienne Desnoues aussi, qui lui ouvrit grand les portes de son Montjustin !

André Lombard

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Jean-Luc Pouliquen, Boulevard Frédéric Mistral, avec de nombreux dessins de Tony Fontana, Amazon, août 2023, 90 p.-, 8,97 €