Martin Winckler, ambassadeur genré

Et voilà. C'est arrivé. Martin Winckler a sombré dans le militantisme à deux balles. Plus féministe que les féministes de tout poil. Le voilà contaminé par ce cancer de la normalité. Cette mode insupportable venue d'outre-Atlantique. À n'en pas douter sa migration au Canada y est pour quelque chose. Où est passé le Martin Winckler de l'extraordinaire Maladie de Sachs magnifiquement portée à l'écran par un Dupontel sensationnel ? Ou celui de La Vacation ? Disparu, envolé dans les étoiles au nom de... de quoi d'ailleurs ?

J'avais un mauvais pressentiment dès lors que ma vue se porta sur l'incipit. Soyez les bienvenu.e.s... Ce point médian m'alerta. À raison. Nous voilà embrigadés dans une histoire confuse qui se passe dans un hôpital de région où... tout le monde est féminisée. La majorité des soignants sont des soignantes mais l'arrivée d'un homme ne change rien. Ce n'est pas lui. Ce sera elle...
Je suis une femme. Et je ne supporte pas cette mode actuelle de tout féminiser quitte à inventer des mots ridicules ! Et bien entendu Olivia de Lamberterie, de ELLE, membre d'honneur du troupeau de suiveuses, crie au projet fabuleux. Quand il s'agit d'une imposture. D'un texte militant qui se cache derrière un roman. Une manière de continuer à se nier. Remarquez, au Canada il n'y pas de socle culturel bimillénaire comme en France. On vient du monde entier, on se construit sur l'existant.

Martin Winckler aurait donc laissé son bagage français à Roissy. Dommage, lui qui était si particulier dans son combat pour les femmes. Dans son opposition au vaccin contre le HPV, mais tout ça c'était avant. Avant que l'idéologie américaine et féministe ne s'invite en lui.

Tant pis, nous lirons d'autres auteurs désormais...

 

 

Annabelle Hautecontre

 

Martin Winckler, L'école des soignantes, Folio, octobre 2020, 448 p.-, 8,50 €

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