"Fantaisie-sarabande", et tu tueras l'homme

Sur le sujet fort de la vengeance d'une femme bafouée, Héléna Marienské trame une histoire d'amour et une enquête policière (vite négligeable) qui peine à trouver sa vraie nature et s'essouffle un peu, entre scènes de sexe d'un torride convenu et réflexions personnelles (et très "presse féminine") sur un monde où la femme est essentiellement un objet (de désir, de souffrance).
Fantaisie-sarabande est donc l'histoire d'Annabelle, jeune femme lorraine qui se fait call-girl pour échapper à un ennui morbide, rencontre un grand musicien puis sa femme, Angèle, et pour que leur union soit possible il faut que l'homme disparaisse.
Mené avec beaucoup de rythme et d'humour (forcé, mais on sent que ça a été écrit pour faire drôle), cette histoire d'amour de femmes qui refusent les conventions pour vivre leur amour (un petit côté Thelma et Louise, l'amour remplaçant l'amitié) aurait pu être attachante, mais les truismes qui abondent (les femmes qui doivent briser leurs chaînes pour être heureuses, les hommes qui trahissent, les archétypes Paris-province, etc.) nuisent aussi bien qu'un style  trop froid au plaisir promis par ce roman qui sent un peu trop les fantasmes d'une bourgeoise qui s'encanaille...

Loïc Di Stefano

Héléna Marienské, Fantaisie-sarabande, Gallimard, "folio", 326 pages, octobre 2015, 7,60 eur

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