Jacques Cauda : scolies de secours

Même lorsque les boyaux (de vélo mais pas seulement) sont au cœur de son écriture Jacques Cauda n’appartient pas aux écrivains à petits braquets  et qui pompent l’air. Ne se dégonflant jamais l’auteur propose ses tours de France. Pour autant son récit n’a rien d’un roman d’été.

Et ce même si avoir été (dès 5 ans) n’empêche pas d’être au sein de parties de manivelles où quoique échappé en solitaire, Cauda est toujours entouré d’un beau monde de féminine engeance. Il existe pour lui tout un peloton à pelotonner dont il rappelle au besoin la liste. Pourquoi d’ailleurs s’en priver ?  L’auteur festoie le feston, suce la roue de celles qui la font.
Et qu’importe si de tels paons ont perdu leurs plumes.

Grimpeur invétéré l'artiste et écrivain permet ici l’évocation du grand coureur qu’il est. Souple du col du fémur il atteint les cols des utérus plus que de coutume. Il reste aux femmes ce qu’Anquetil leur fut jadis. Ses coéquipières prennent ainsi leur envol à chacun de ses signes. L’auteur - tête non seulement dans le guidon - est maître stratège. Pour arriver à ses fins il utilise des techniques traditionnelles comme des inédites.

Si bien que sa Vita nuova semble avoir ainsi ni commencement ou fin. A chaque étape il s’agit moins d’histoires d’E.P.O. que de peaux. Qu’importe si certaines élasticités deviennent flasques. La dynamique des fluides reste au rendez-vous. En conséquence le tour de France que propose le créateur n’a rien d’une épreuve : l’auteur devient un Bartali qui serpente entre les monts ventouses. Ils font de Cauda un  amateur plus  des seins des femmes du Galibier que  de ceux des saints Jean de Maurienne.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Cauda, Vita Nova, Editions Unicité, Saint Chéron, 2018, 106 p-., 14 euros.

 

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