Jacques Cauda : Paul Michel, Michel Paul et les autres

Paul Michel est riche de ses cinq vies. Et de ses femmes. L'officielle de jadis? Puis il y eut Vesine et Popova. A moins que ce ne soit deux chats. Curieux de l'existence de leur maître comme le sont les félins : avec une infinie distance ou une splendide indifférence. Ce qui est mieux pour eux mêmes si parfois ils regardent l'éternel provisoire comme un poisson malade peu susceptible de leur ouvrir l'appétit.

Mais un tel héros n'est que le double de lui-même. L'inverse est vrai aussi.C'est comme les deux faces d'un disque de Jazz du Duke ou de Theolonious. Et quand le dédoublement ne se suffit pas le personnage se transforme en Christ ou en tueur. Et les bons jours en écrivain. Mais tout cela et de la mème veine. Celle qu'il s'ouvre à moins que les autres s'en chargent pour lui.

Jacques Cauda livre une oeuvre paradoxalement douce comme l'est sans doute la vie dans une capitale provinciale et plus exactement picarde. Ce qui n'empêche pas l'accro pas très bath du poker de finir tricard ou de tomber en vrille comme une feuille d'automne.  Mais à qui possède cinq vies ce n'est pas le problème. L'une de vaut pas mieux que les autres si bien qu'à trop avoir d'existence il puisse se sentir plus mort que les autres.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Jacques Cauda, Les cinq morts de Paul Michel, col. Opuscules, éditions Lamiroy, janvier 2019, 4 €
Jacques Cauda, J'azz, éditions Dumerchez, janvier 2019, 170 €

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