Frédéric Forte et la poésie sandwich
Une tranche de pain (vers comptés sans ponctuation en partie I), en symétrie : une autre tranche (des poèmes visuels, hyper ponctués et avec dessin, partie III). Au centre en « jambon » une masse verbale de deux pages. Tout ça - et du moins en théorie - pour le dérèglement du sens à 360° en hommage plus ou moins téléphoné à Deerhoof groupe de rock indépendant américain créé en 1994 et riche de treize albums aux genres variés : punk, expérimental et électro mais dont la musique - comme toute musique - ne combat rien sinon le silence.
En hommage aussi à Jacques Roubaud (ce qui n’est pas forcément une référence) l’auteur propose un Haiku généralisé et oulipien. Cette globalisation en fragments et laborantine n’est pas des plus réussies. Elle casse l’économie générale du texte et son éclatement verbal. Il fait pschitt. Le rapport formel est à la fois trop léché et trop lâche. Celui qui est influencé par la culture japonaise (entre autre par la voix de la chanteuse nippone du groupe) fait de la poésie une mécanique plus ou moins truquée au nom d’une gymnastique formelle superfétatoire. N’est pas oulipien qui veut.
Jean-Paul Gavard-Perret
Frédéric Forte, « Dire Ouf », P.O.L éditions, 2016, 96 p., 11 E.
1 commentaire
Cher Monsieur Gavard-Perret,