Ewen Spencer : tels qu’ils sont, tels que nous étions

Ewen Specer nous introduit dans le monde des adolescents du Cornwall au Lancashire. Aux doutes et vicissitudes d’un âge de transition les jeunes répondent par la fête dans les pubs, l’alcool, la sexualité et les premiers amours. Le désarroi et l’excitation sont traduits par des images sans concession et brutes de décoffrage.
L’artiste met l’accent sur l’équivoque plus que la mascarade. Il ne prétend pas résoudre les problèmes du temps et d’un tel moment de l’existence Il fait mieux en découvrant ce qui est soustrait à notre vue. Pour cela il utilise une approche fractale voire provocatrice.

S’ouvrent des frontières là où la jeunesse ne cherche pas à prendre rendez-vous avec l’Absolu, mais vit dans une temporalité des instants. Dans l’alliance du sérieux, de l’intime et de la "débauche" Ewen Spencer offre sa vision de l’époque en arpentant un de ses territoires d’étonnement et parfois d’incompréhension.
Sa position d’étranger au groupe est redoublée par l’expérience d’étrangeté liée à l’immersion dans une culture, une langue, une réalité sociale différentes de la sienne. Privilégiant la durée de son immersion dans cet espace, il crée une rencontre riche d’intensité.
Elle nous rappelle aussi, qu’à chaque époque, la carte de l’adolescence reste toujours un peu la même...
N’étions nous pas ce que ces "acteurs" sont ?

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Ewen Spencer, Young Love, Editions Stanley/Barker, 56 p., 2017.

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