Mokastafiore : Philippe du Crest

Les photos de Philippe du Crest pour cette série sont une sorte d'hommage à Alfonso Bialetti qui inventa en 1933 la Moka Express : l’art de faire du bon café en fut transformé d'abord en Italie puis dans le monde.

S'inspirant de cet objet le photographe a inventé le personnage de Moka. Il réalise un ensemble conséquent de photographies – surtout des autoportraits – le mettant en scène avec cette fameuse cafetière objet de design et de plaisir.

Le personnage de Moka est sensé s’opposer à notre univers de consommation qui – et entre autres – multiplie les déchets par l’usage de capsules aluminium.
L'objectif n'est pas toujours évident et il vaut mieux retenir la farce des compositions. Elles revisitent avec humour les mythes, l’histoire, les faits divers, la photographie, la peinture classique dont les références sont nombreuses

Les œuvres d’art en citation sont donc une possibilité pour le photographe de montrer le monde avec humour. Par exemple les errances des révolutionnaires, (Mokamarat tué par Charlotte Clooney), la violence de certains déviants ("Charles Mokanson).

Toutes les photos ne sonnent pas juste et certaines auraient pu être écartées. Du Crest n'est pas encore Cindy Sherman mais qu'importe : la série avance dans un dispositif farcesque et avec caféine. Elle "dit" bien plus que des laïus et discours politiques.
 

Jean-Paul Gavard-Perret
 

Philippe du Crest, Moka Project, Galerie Nathalie Béreau, Marseille du 23 septembre au 2 octobre 2020

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