Stefanie Moshammer la perfide

Dans ce livre Stefanie Moshammer se joue de la grandeur de sa ville. Elle en épuise ses clichés tout en racontant l’aventure de l'édition de l'ouvrage si particulier.
Redécouvrir Vienne est d'un ennui mortel. Et la chanter devient, dit-elle, l’inverse du moment proustien, qui s’ancre en soi jusqu’à devenir une mélancolie de comptines.
Vienne reste figé autour d’images premières que l'auteur tente de réchauffer. Histoire aussi de transformer que bien, que mal les vieux souvenirs en possibilité de fantasmes.
Reste face à la ville une déception. Si bien que, contrairement à ce qui se passe souvent en une telle collection, les stéréotypes sont recherchés, amplifiés non sans dit la créatrice une petite mauvaise foi. Elle tient un rôle d’humour et c'est très bien comme ça.
Celle qui enfant survivait dans la déréliction, se moque des serveurs pusillanimes et revêches, des gueules mal lunées et de la bouffe froide d’aéroport. Son livre forme donc un ensemble très particulier dans la collection Fashion Eye .
C'est un ensemble astucieusement hybride où flous ponctuent parfois un assemblage coloré d'une telle représentation mentale intraduisible dans une autre langue que celle de la photographie.

Jean-Paul Gavard-Perret

Stefanie Moshammer, Vienna, coll. Fashion Eye, Éditions Louis Vuitton, novembre 2023, 116 pages, 55€

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