Michel Dunand avec l'impossible en tête

De Londres à Istanbul, Michel Dunand crée son propre Orient-Express. Mais plutôt que prendre le train (fût-il de luxe) il préfère l'escargot voire le papillon plutôt que l'avion.

Tel Rousseau – il est vrai qu'il habite dans une ville que le vagabond connut lorsque sa bonne maman quittait Chambéry pour Annecy – il devient marcheur solitaire et l'ignoré  à lui-même : Je ne connaîtrai jamais l'auteur de mes poèmes, écrit-il. Ce qui n'est pas pour lui une façon de faire de l'effet ou d'inventer une commodité de la conversation.

Avide des vies plus que de la sienne dans un hédonisme particulier, austère et discret, Dunand se fait plus singulier voyageur, qu'un poète attablé.
Quittant son nid vide il bat la campagne. Mais  pas seulement. Il respire du Léman jusqu'aux déserts en hommage aux flâneurs qui l'ont précédé (Lacarrière et bien d'autres dont Van Gogh).

Chaque lieu n'est pas traité de manière exotique. Si bien que ce superbe livre – comme le poète –  se crée moins avec les localités ou espaces qu'avec les mots eux-mêmes. Pour Dunand ils restent sa patrie : non celle du même mais de l'ailleurs.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Michel Dunand Mes Orients, coll. Poésie XXI, Jacques André éditeur, Lyon, mars 2020, 86 p.-, 13 euros

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