Jean-Paul Michel, l’admiration, le fondement... l’ignorance, le bout

Jean-Paul Michel appartient – dit-il – aux extatiques nerveux -ces hyper-actifs d’un genre spécial qui revendiquent une sorte de joie convulsive et qui optent pour la liberté, la vigueur, le recherche d'une forme de perfection.

Le révolté – en parfait Girondin – poursuit sa route loin des cénacles germanopratins. Il reste animé par une mystique des libertés qui éclatait dès le premier livre de sa maison d'édition William Blake and Co. : Du Dépeçage comme de l’un des Beaux-Arts (1976).
Proche de Sollers, de Denis Roche et de Pleynet il s'en éloigne au moment de la période chinoise, maoïste et inepte de "Tel Quel". Il prend comme doxa la phrase de Baudelaire en toute chose humaine, l’art est le premier et le dernier mot.

Si bien que Pour Jean-Paul Michel la poésie n'a pas à accueillir l'ordre ou l'ordure. Elle à même pour principe de leur échapper avec une conscience aiguë de la nécessité et de l’urgence d'une double postulation : Dire du mal de moi et faire mal aux mots des tribus pour retrouver une confiance nouvelle dans la parole donnée.

Bref il s'agit de re-nommer afin de distinguer fermement entre le réel et nos divers mondes.  Et le poème reste un des lieux les plus archaïques de cette opération. Comme Mallarmé, Michel descend   dans le tombeau des siens et aux tréfonds de l’acte de l’écriture, en lequel il reconnaît une sorcellerie.
Il recharge de potentialités l’acte du poème jusqu'au au fond du ravin moderne (Denis Roche) où l'homme finit par échouer. Dans ce but l'auteur a soin d'échapper aux écoles, chapelles du goût. en une absolue liberté.


Jean-Paul Gavard-Perret


Jean-Paul Michel, Placer l'être en face de lui-même, William Blake & Co., juin 2013

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