Hélène Révay : quoi où ?

À travers la réduction du champ scénique réduit à un homme assis devant son public, Hélène Révay exprime une crise de l'être mais loin de tout psychologisme. Nous sommes  sur un autre plan. Dans un autre univers. Celui où le rien (rêvé) serait tout. Mais restent des ressassements et des soubresauts.

En un tel décor plus que minimaliste nul effet de féerie. Cette conception de l'espace dramatique comprime, à la fois, le lieu et le personnage. Ce dernier ne peut que s'embrouiller dans son: charabia, son quaqua (Beckett). Du moi, ne  subsiste que son effondrement qui rend le théâtre comme son acteur de l'ordre du quasiment improbable.

Tout se dit mal (mais bien)  là où le personnage ne  conserve pas plus d'emprise sur le monde que sur sa propre parole et sa propre conscience ? Celle-ci déraille en sa production langagière. La fatalité résulte de cette impossibilité de parole et qui finira dans un noir profond là où les dernières incertitudes finissent par sombrer comme celui qui ni homme, ni acteur trouve dans cette obscurité peut-être une manière de louer Dieu. Mais ce n'est qu'une hypothèse...


Jean-Paul Gavard-Perret

Hélène Révay, L’Acteur (un aparté), Les Éditions Sans Escale, septembre 2021, 13 €

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