Patrick Laupin : humain mais déjà de loin

Patrick  Laupin montre habilement tout ce que l'écriture dans sa prétention poétique est incapable de faire. Pour cause ces Scribes aux galbes / uniformes ou fugitives évanescences surgies des / limbes où les causes par lesquelles les humains / s’imaginent être ensemble sont précisément celles / qui font qu’ils s’ignorent.
Alors, plutôt que postuler sur l'impossible (à dire), Laupin se fait le chantre des instants anodins, des rêves sans emphase, ni effet. C'est sage et bien venu. Écrire oui – dit le poète en substance -mais sans se prendre pour un gourou. L'homme est ce qu'il est entre prose vers, entre nostalgie et persévérance.
Exit le spectaculaire car Laupin a mieux à faire que faire bouillir du sirupeux qui s'évapore. À peine encore de plein pied dans le monde il ne s'enivre pas de monades et reste tel, qu'il est et dans la lucidité de ce que le monde reste en ses injustices foncières.

Jean-Paul Gavard-Perret

Patrick Laupin, La mort provisoire, éditions La Rumeur libre, septembre 2022, 176 p.-, 19€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.