Fils d’un réfugié de Thrace orientale, Dinos Christianopoulos (nom de plume de Konstantinos Dimitriadis) est né à Thessalonique, en 1931. Il fut poète, érudit et critique littéraire. En 1958, il fonda la revue littéraire Diagonal, qu’il continue à publier jusqu’en 1983. La revue a agi comme un creuset pour les poètes et les écrivains contemporains.
Il fait sa première apparition en tant que poète en 1949 avec le poème Biographie. Il publie ensuite une série de recueil dont La place nue, des recueils de contes dont Les parias du monde et des études avec entre autres L’histoire et la formation esthétique du chant rébétique et La sculpture de la Thessalonique moderne. Son œuvre a été traduite en anglais, en français, en suédois et en danois. En janvier 2012, Dinos Christianopoulos a reçu le Grand Prix littéraire de Grèce, qu’il a refusé. Il vit à Thessalonique.
Homosexuel, Christianopoulos a été influencé par Constantin Cavafy et TS Eliot, mais n’a jamais revendiqué sa sexualité. En 2011, il refuse le Grand Prix national de littérature et  décède à l’âge de 89 ans. Dès son premier recueil se révèle déjà le lyrisme amoureux, l’amertume, le goût de la confession et de la provocation. La passion nous provient par éclairs ; elle s’est imprimée en nous : un ongle griffant la peau. Et souvent l'amour n'est que blessures comme en témoigne ce poème pour Marie-Madeleine : Il m’a frappée dès le premier coup d’œil, je courais à tous ses sermons. / J’avais un terrain de ma tante et je l’ai vendu pour le suivre. / Et quand j’ai eu tout dépensé, j’ai décidé de vendre aussi mon corps. Il existe là un miroir diffracté du poète dans ce poème tiré Le temps des vaches maigres même si son amour ne fut pas d'abord la religion, mais au besoin ses martyrs.

Jean-Paul Gavard-Perret

Dinos Christianopoulos, Le ver dans le corps et autres recueils, Le miel des anges éditeur, octobre 2023, 150 p.-, 12€