"Tape-Cul", Joe R. Lasdale envoie ses deux ours mal léchés en mission de récupération avec une fine équipe de bras-cassés !
Les deux ours mal
léchés que sont Hap Collins, videur et bagarreur qui n'aime pas les
armes à feu, et Léonard Pine, ancien du Vietnam, black, gay et toujours
prêt à défourailler sur tout ce qui bouge, repartent dans une nouvelle
enquête, une mission même : sauver la fille de Brett, qui se prostitue,
mais qui a l'air d'être prisonnière d'un gang de bikers ...
« Tape-cul, dis-je, me souvenant du nom que Red avait donné à une mauvaise bagarre. Tape-cul. »
« Mince, c'était quelque chose, une ancienne miss Patate Douce, un tueur à gages à la retraite et ancien pasteur d'un mètre quatre-vingt-dix qui avait pris du ventre, et un nain roux de mauvaise humeur. Pour compléter la roulotte, il ne nous manquait plus qu'un ou deux vendeurs de voitures d'occasion, un singe et un joueur d'orgue de Barbarie. »
Pour atteindre La Ferme, il faudra passer par Hermann, ancien Banditos devenu prêtre et frère de Red, qui vit en aspirant des chiens de prairie avec une énorme pompe. Puis trouver d'autres camarades et un avion. Une fine équipe ! Entre la confiance forcée et les armes toujours à portée de main pour la sécurité, Hap et Léonard se voient avec une troupe hétéroclite attaquer la Ferme et délivrer la fille.
Le style de Lansdale est vraiment très prenant, ça va vite pour l'action et ça fuse pour les réparties et les bons mots, les jurons sont légions et le tout est parfaitement délicieux. Pas une minute de repos, à croire que les deux petits camarades ne sont là que pour s'en payer une bonne tranche, et nous avec. Si le pitch fait penser à Satan dans le désert de Boston Teran, cette histoire de sauvetage, on en est pourtant très loin, non par la qualité d'écriture mais par le choix d'un récit débridé et plutôt comique. Comme si tout était volontairement surjoué, mais avec un immense talent. Tape-cul est un de ces polars qu'on lit en gloussant en quatrième vitesse, et dont on relit les passages croustillants. Un Lansdale en peine forme !!
Loïc Di Stefano
« C'est pas la vente de cul qui me dérange, c'est l'absence de libre-arbitre. »
Brett,
avec qui Hap doit vivre mais pour l'instant il squatte le canapé de
Léonard en attendant de faire sa demande, est mise en contact avec un
nain tiré à quatre épingles en costume de cowboy, Red, qui veut lui
vendre des renseignements sur sa fille. Hap l'accompagne et c'est parti :
la fille est dans une maison close qui fait à elle seule la réputation
d'un trou perdu. Red est un fieffé causeur, il embrouille tout le monde,
ne peut s'empêcher de digresser sur tout et quand ça commence à énerver
Hap. Wilber, l'armoire à glace sans cervelle qui escorte le nain, est
rossé puis désarmé. On ne rigole plus. Red lâche l'info : il était
engagé par Big Jim Clemente, le gros bonnet régional, pour tuer la mère
maquerelle, prendre sa place et faire fructifier le business. Mais comme
il a voulu retenir un petit pourcentage, il ne lui restait que la
fuite. Maintenant, il n'a plus rien, et a besoin d'un peu d'argent,
contre la localisation de ladite maison close...
« Tape-cul, dis-je, me souvenant du nom que Red avait donné à une mauvaise bagarre. Tape-cul. »
Avec
les informations récupérées, Brett compte bien sauver sa fille. Hap va
l'accompagner, et Leonard, son grand copain, aussi. Le temps de faire le
plein d'armes, de monter un plan bancal et tout le monde embarque pour
la galère. Entré dans le claque, Hap cherche la fille de Brett et tombe
sur ... Red, étonnamment comme chez lui. Nouvelle bagarre avec Wilber,
un peu de plomb et une belle fuite avec le nain en guise d'otage. Roué
de coups, jeté dans le coffre, rossé encore, il finira par dire qu'il
n'avait pas tout dit ! Ah ! la pute a tenté de s'enfuir, a voulu sortir
de la tutelle de Big Jim, et pour punition elle a été donnée à un gang
de bikers sauvages, les Banditos Supremes, dont la réputation est
terrible. Ils ont une base, La Ferme, de l'autre côté de la frontière,
côté mexicain.
« Mince, c'était quelque chose, une ancienne miss Patate Douce, un tueur à gages à la retraite et ancien pasteur d'un mètre quatre-vingt-dix qui avait pris du ventre, et un nain roux de mauvaise humeur. Pour compléter la roulotte, il ne nous manquait plus qu'un ou deux vendeurs de voitures d'occasion, un singe et un joueur d'orgue de Barbarie. »
Pour atteindre La Ferme, il faudra passer par Hermann, ancien Banditos devenu prêtre et frère de Red, qui vit en aspirant des chiens de prairie avec une énorme pompe. Puis trouver d'autres camarades et un avion. Une fine équipe ! Entre la confiance forcée et les armes toujours à portée de main pour la sécurité, Hap et Léonard se voient avec une troupe hétéroclite attaquer la Ferme et délivrer la fille.
Le style de Lansdale est vraiment très prenant, ça va vite pour l'action et ça fuse pour les réparties et les bons mots, les jurons sont légions et le tout est parfaitement délicieux. Pas une minute de repos, à croire que les deux petits camarades ne sont là que pour s'en payer une bonne tranche, et nous avec. Si le pitch fait penser à Satan dans le désert de Boston Teran, cette histoire de sauvetage, on en est pourtant très loin, non par la qualité d'écriture mais par le choix d'un récit débridé et plutôt comique. Comme si tout était volontairement surjoué, mais avec un immense talent. Tape-cul est un de ces polars qu'on lit en gloussant en quatrième vitesse, et dont on relit les passages croustillants. Un Lansdale en peine forme !!
Loïc Di Stefano
Joe R. Lasdale, Tape-Cul, traduit de l'anglais (USA) par Bernard Blanc, Gallimard, « folio policier » n° 560, 326 pages, septembre 2009, 6,50 €
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