"R&B, le gros coup", polar déjanté et irlandais de Ken Bruen
Dans la zone sud de Londres, la loi est représentée par deux parfaites
brutes qui font aussi bien régner la terreur et le dégoût à l'extérieur
qu'à l'intérieur du commissariat. L'inspecteur principal Roberts et son
second, Brant, manière de compilation des tares du métier. L'un est au
bord de la retraite, ventripotent et colérique, paré du prestige (??) de
sa fonction mais parfaitement ignare en matière de romans policiers. Au
contraire, son second l'Inspecteur Brant est un spécialiste, à la fois
des interrogatoires musclés, d'Ed MacBain et d'un humour souvent limite,
il fait avec son chef un duo d'enfer, entre la caricature et la
caricature…
Deux affaires vont s'offrir au même moment en espoir de survie.
Dans le même temps, une équipe de bras cassés décide de nettoyer le quartier de la racaille et commence par un dealer, qu'on retrouve pendu avec un petit mot pour annoncer le début d'une quête de purification. Vite, le chef perd la tête, se prend pour John Wayne et oublie sa première idée — attirer l'attention — et, dans un délire final où la violence se nourrit d'elle-même, il saute dans un guêpier en tirant à vue. Les flics le retrouvent, troué de partout, quelques morts en plus… Ouf, voilà le gros coup.
Toute l'histoire tient sur les personnages, leur exubérance et leur grossièreté, et sur la vitesse du récit qui enchaîne les courts chapitres et les petites sections en abordant aussi bien la sexualité hasardeuse de la femme de Roberts, la vie des petits flics, la morale public et la vie des gens dans ces quartiers abandonnés. On sent un Ken Bruen qui s'emballe parfois, qui va vite et s'amuse comme un petit fou, nous entraînant dans sa hasardeuse mission de montrer que, finalement, le crime ne paie pas. L'ordre non plus, d'ailleurs…
« C'est interdit, non ? […] / — C'est justement pour ça que c'est bon ! »
Jubilatoire ce récit déjanté, politiquement incorrect — parce qu'on a pas affaire à eux —, où l'auteur se moque à la fois de la société britannique, de ses voyous et de ses policiers, R&B - Le Gros Coup est un premier volet qui réclame un abonnement illico.
Loïc Di Stefano
Pas tout à fait ripoux, mais quand une liasse traîne
elle est vite empochée, pas complètement misogynes ni orduriers, même si
les grossièreté filent en bordées incontrôlée, R&B doivent
absolument réaliser un gros coup pour éviter de se faire virer pour
incapacité notoire, voire nuisance à l'ordre public.
Deux affaires vont s'offrir au même moment en espoir de survie.
L'équipe nationale de cricket — tout pour rire, cet auteur irlandais… —
est menacée par un malade, qui refoule une angoisse d'enfance et qui,
sous le nom d'Arbitre, décide de tuer tout de monde. Son sang froid et
sa folie en font vite l'ennemi n° 1 du cricket, et toute l'Angleterre
tremble sur ses bases… Ce pourrait être une vraie affaire, un tueur en
série psychopathe qui déstabilise une institution, mais non, ce serait
trop « roman policier ».
Dans le même temps, une équipe de bras cassés décide de nettoyer le quartier de la racaille et commence par un dealer, qu'on retrouve pendu avec un petit mot pour annoncer le début d'une quête de purification. Vite, le chef perd la tête, se prend pour John Wayne et oublie sa première idée — attirer l'attention — et, dans un délire final où la violence se nourrit d'elle-même, il saute dans un guêpier en tirant à vue. Les flics le retrouvent, troué de partout, quelques morts en plus… Ouf, voilà le gros coup.
Quant à l'Arbitre ?
merci pour lui, il vient de sortir de l’hôpital incognito au moment où,
des suites d'une affaire personnelle, Brant est poignardé : fin du
premier volet de la trilogie.
Toute l'histoire tient sur les personnages, leur exubérance et leur grossièreté, et sur la vitesse du récit qui enchaîne les courts chapitres et les petites sections en abordant aussi bien la sexualité hasardeuse de la femme de Roberts, la vie des petits flics, la morale public et la vie des gens dans ces quartiers abandonnés. On sent un Ken Bruen qui s'emballe parfois, qui va vite et s'amuse comme un petit fou, nous entraînant dans sa hasardeuse mission de montrer que, finalement, le crime ne paie pas. L'ordre non plus, d'ailleurs…
« C'est interdit, non ? […] / — C'est justement pour ça que c'est bon ! »
Jubilatoire ce récit déjanté, politiquement incorrect — parce qu'on a pas affaire à eux —, où l'auteur se moque à la fois de la société britannique, de ses voyous et de ses policiers, R&B - Le Gros Coup est un premier volet qui réclame un abonnement illico.
Loïc Di Stefano
Ken Bruen, R&B - Le Gros coup, traduit de l'Anglais (Irlande) par Marie Ploux et Catherine Cheval, Gallimard, « folio policier » n° 393, octobre 2005, 272 pages, 5,40 €
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