"Nuit de tonnerre", courses de voitures, familles de dégénérés, kidnapping, tireur d'élite... tout Stephen Hunter est là !

Tout pourrait être enfin paisible pour Bob Lee Swagger, tireur d'élite et vétéran des Marines, de retour d'une aventure au Japon qui a failli lui coûter la vie (1). Il est désormais décidé à se poser, s'occuper de ses filles et de ses chevaux. Mais quand il apprend que sa fille Nikki est dans le coma, qu'elle a eu un accident de la route avec un chauffard qui aurait même peut-être volontairement percuté son véhicule, et qu'elle investiguait pour le compte de son journal, il n'aura qu'un obsession : retrouver ce chauffard et s'occuper un peu de lui.

« Qui avait dit que les tireurs étaient des êtres insensibles et que les tueurs étaient tristes et solitaires ? »

L'enquête qu'il va mener, en vieux monsieur boiteux de 63 ans dont on pourrait croire qu'on n'aurait rien à craindre, le conduit dans un camp baptiste et face au révérend Alton Grumley, réincarnation vicelarde en costume mauve de l'icône des restaurants KFC. C'est ici que la trace de sa fille s'arrête. Et c'est là que l'enquête de Bob Lee Swagger commence.

Mais comment retrouver un chauffard dans une région contaminée par la drogue, et dont l'événement annuel, la plus grande course de stock-car de l'année, celle du Nascar ? Les forces de l'ordre local sont à la fois submergées et désintéressées... Tout va être mêlé : la famille Grumley, sorte de horde consanguine et vouée à la malfaisance, malgré les sermons pitoyables et grandiloquents du révérend, la course du Nascar, le chauffard meurtrier, et Bob Lee au milieu qui tente à la fois de démêler les fils de ce qui se trame et de venger fille.

L'enquête révèle beaucoup de surprises, et ne manque surtout pas d'adrénaline. Mais ce roman donne aussi la part belle à la course automobile, quasiment un personnage de l'intrigue et le décor tonitruant de cette nuit de tonnerre qui va faire se rencontrer le crime, la violence, la crétinerie congénitale, la vengeance, pour un cocktail explosif. Pas le meilleur des Stephen Hunter, dont on préférera sans doute les premières aventures de Swagger (jadis édités chez Murder Inc.) mais il serait dommage de bouder son plaisir, même si la vision du monde développée par Hunter est un peu trop manichéen, et assez « traditionaliste »...


Loïc Di Stefano

(1) Le 47e samouraï, éditions du Rocher, 2008.

Stephen Hunter, Nuit de tonnerre, traduit de l'anglais (USA) par Elisabeth Luc, Editions du Rocher, octobre 2011, (Night of Thunder, 2008), 288 pages, 20 €

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