"Steamboat", save the children



Western boy

 

Ancien cowboy (et ex policier) devenu propriétaire d’un ranch dans le Wyoming, Craig Johnson est le créateur du shérif Walt Longmire, héros d’une séries de romans remarqués pour leur connaissance de l’Ouest américain. Longmire est aussi devenu le héros d’une série télé éponyme qui a remporté un certain succès aux Etats-Unis. Steamboat constitue le dixième ouvrage de leur auteur à être traduit par les éditions Gallmeister. Reste à savoir maintenant si le polar cuisiné avec une sauce de l’Ouest américain rend l’appétit au lecteur blasé (et qui se rappelle de Tony Hillerman)…

 

Retour du passé

 

Le shérif Longmire voit arriver une jeune femme de type eurasien et assez belle. Son comportement est étrange : elle regarde son bureau, demande à voir une photo de son prédécesseur, Lucian Connally. Et à chaque question, elle ne répond pas, ou à côté. Longmire accepte de l’emmener voir Lucian, vieillard unijambiste assez pittoresque. Une fois les présentations faites, elle lui demande s’il se souvient d’elle : Connally répond que non, que la mémoire s’en va avec l’âge. La jeune fille lâche un seul mot : Steamboat… vingt ans plus tôt en 1988, une terrible tempête de neige frappe le comté d’Absaroka. Une petite fille, seule survivante d’un accident de voiture, doit être conduite d’urgence à l’hôpital. Le seul avion capable de supporter les conditions météo est un vieux bombardier de la seconde guerre mondiale rouillé et à peine en état de marche. Pour Longmire, le seul pilote possible est son prédécesseur, Lucian Connally mais encore faut-il le trouver et qu’il dessaoule…

 

A l’ouest du Policier

 

Steamboat, de l’aveu même de son auteur, est une nouvelle qui a pris tellement vie qu’elle s’est transformée en roman. Au final, nous sommes face au récit du sauvetage d’une gamine à l’agonie par une équipe pittoresque : on trouve l’extravagant Connally, le taciturne Longmire et le docteur Bloomfield qui s’exclame en allemand à chaque embardée du vieil avion… le lecteur est pris par ce récit, celui d’une jeune fille qui veut retrouver ses bienfaiteurs, sorti d’un passé oublié de tous… un bon roman qui se lit vite qui a le parfum des série noire d’antan.

 

Sylvain Bonnet

 

Craig Johnson, Steamboat, traduit de l’anglais par Sophie Aslanides, Gallmeister, novembre 2015, 200 pages, 21,50 €

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