" Zone 52 " de Suzanne Stock, Thriller de l'année

Qui est Melissa Stacker pour devenir d’une seconde à l’autre la cible prioritaire d’une agence gouvernementale  dont même un secrétaire d’État Américain tait le nom ?

Quel secret enfoui vient-elle de révéler pour mériter un tel déploiement de force ?






L’homme se sait-il si fragile qu’il n’a de cesse de s’approprier le pouvoir des Dieux ?

 








Zone 52 est une bombe. Si certains évoqueront l’apocalyptique Lucy chère à Luc Besson, là où le réalisateur français proposait à son héroïne un destin cosmique, Suzanne Stock possède le talent et la force d’écriture de précipiter sa Melissa dans un thriller menaçant et totalement terrifiant digne des trop méconnus Fury de Brian De Palma et The Osterman Weekend du regretté Sam Peckinpah.


En effet, avec Zone 52  la terreur est nichée dans la chair, la sentence de mort édictée par un proche, ami  ou amour.


Suzanne Stock parle de pouvoir et de ruptures dans la chaine humaine, familiale ou amoureuse. Elle plonge ses protagonistes dans un monde où l’ennemi est intime et exerce ses menaces avec l’inconscience, la maladresse et la férocité d’un apprenti sorcier du 21e siècle, dépassé, donc dangereux, par le monstre qu’il a engendré.


Et, quelque soit le masque dont il se pare, ce magicien assoiffé de puissance, dans sa volonté de contrôler ses sujets, les brise, eux et leur famille, avec la conscience d’agir pour le bien de l’État, donc du pouvoir.


La tentative du pouvoir occupe une place importante dans ce roman. Un pouvoir quasi spectrale et omniscient, source de peur et de suspicion qui tente de maitriser ce qui ne peut que lui échapper et lance après Melissa Stacker une formidable machine de guerre pour s’accaparer la source d’encore plus de pouvoir. Mais, Melissa appartient déjà à un autre monde.


La jeune femme et ceux qui croiseront sa route, Jay, un garçon de dix ans, victime collatérale, Thomas, une sentinelle dont le reste d’humanité va le précipiter contre ses employeurs, Jessie, une représentante d’État rebelle à la cause étoilée ( l’action se déroule aux USA ), fuiront jusqu’à la dernière page. A noter que l’incipit et la fin de ce roman sont dignes des meilleurs Robert Ludlum.


Une des questions de ce thriller est aussi de s’interroger sur la possibilité de détournement de la science à des fins machiavéliques. A savoir : avec quelle facilité la communauté scientifique dévoyée peut-elle justifier ses exactions et alors, qui peut encore protéger le quidam ?


Dans Zone 52, Melisa Stacker n'aura d'autres choix que de faire appel à son animalité pour conserver son intégrité.

 



Thierry Brun

 

Suzanne Stock, Zone 52, Éditions Le Passage, Octobre 2016.

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