La chambre d'Ambre


Ludovic Lardennois est spécialiste en analyse des rêves. Il est appelé à Gdansk par la psychiatre Izabela Polinska pour aider la jeune Lorelei. Celle-ci a été traumatisée par l’incendie qui a coûté la vie à son père, le professeur Krusberg, un historien spécialiste de l’ambre et auquel elle a survécu après avoir passé des heures sous les décombres. Dix ans plus tard, Lorelei est assaillie par des rêves terrifiants où la silhouette d’une femme mystérieuse atrocement mutilée revient en permanence. Ludovic Lardennois reste perplexe : ces cauchemars ont-ils un lien avec la mort de son père ? A quoi la jeune fille a-t-elle réellement assisté ? Qu’avait découvert le Pr Krusbert au sujet de la Chambre d’ambre, un trésor ayant appartenu à Catherine II et spoliée par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale ? Les choses se compliquent encore lorsqu’il découvre le cadavre d’une femme mutilée exactement comme dans les cauchemars de Lorelei… Les meurtres s’enchaînent autour du mystère de la Chambre d’ambre.

La Chambre d’ambre est le quatrième roman de Jérôme Bucy. Qualifié de « thriller haletant et foisonnant », dans la quatrième de couverture, ce livre se révèle être un roman surprenant, aussi surprenant que le parcours de son auteur. En effet, Jérôme Bucy n’est pas seulement écrivain : il est également docteur vétérinaire, diplômé en psychiatrie et titulaire d’une licence d’histoire. Cet éclectisme lui permet de donner un ton particulier et surprenant à son dernier roman.

Entre histoire et psychanalyse

Un ton historique tout d’abord car l’intrigue repose sur la quête de la « Chambre d’ambre », une pièce recouvert d’éléments sculptés dans de l’ambre authentique qui avaient été offerts par le roi de Prusse Frédéric Guillaume Ier au Tsar de Russie Pierre le Grand en 1716. Les panneaux ont été tous volés lorsque Tsarskoïe Selo a été occupé par les Allemands lors de la seconde Guerre Mondiale. Démontée et emballée dans 17 caisses, les panneaux ont été emportés à Königsberg en 1941. Mais au moment de l’avancée des troupes soviétiques en 1944, les caisses auraient été évacuées hors des zones de combats et perdus. Depuis sa disparition, la Chambre d’ambre fait l’objet d’une véritable chasse au trésor. Jérôme Bucy s’est particulièrement bien documenté sur son histoire et sur les dernières recherches pour tenter de la retrouver.

Jérôme Bucy a également beaucoup travaillé la psychologie de ses personnages : Ludovic Lardennois, le narrateur, apparaît comme un être complexe en proie à des démons intérieurs et dont la rencontre avec Lorelei fait resurgir le douloureux passé. Chaque personnage, Lorelei, Izabela Polinska, est plus complexe qu’on ne pourrait le penser au premier abord, entraînant des rebondissements spectaculaires. L’auteur s’est également attaché aux descriptions des paysages entourant Ludovic Lardennois, donnant au récit un rythme assez lent pour un thriller. Cette écriture ralentie le déroulement de l’action et perturbe un peu le lecteur mais l’efficacité de l’intrigue, le souci des précisions historiques nous permettent de rester bien accrochés jusqu’aux dernières pages qui nous réservent une surprise de taille.

Julie Lecanu

 

 

Jérôme Bucy,  La chambre d'Ambre, Belfond, juin 2008, 288 pages, 19 euros


 

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