"Le Manuscrit de Sainte Catherine", thriller religieux

LE MANUSCRIT DE SAINTE CATHERINEWilly Deweert a été professeur de rhétorique au Collège jésuite Saint-Michel à Bruxelles, il est licencié en philologie classique et en philosophie. Il est l’auteur de deux essais, Eduquer pour l’éternité qui traite d’enseignement et d’éducation et la tunique de Nessos sur l’indécence contemporaine. Il est également l’auteur d’une trilogie philosophique : Les allumettes de la sacristie, Mystologia et le prix Atlantis. Celui pour qui le français, le latin, le grec, l’histoire et la philosophie ne sont certes pas des branches « rentables » mais permettent de chercher un sens à sa vie, livre ici un thriller mystique, parabole sur la recherche de l’essentiel.

Du Sinaï à Washington

2016- Le père Hiéronymos, bibliothécaire du monastère de Sainte-Catherine, l’un des plus anciens monastères de la chrétienté (IIIe-Ive siècle), dans le Sinaï découvre un Livre d’une trentaine des pages qu’il n’a jamais vu. De lecture en relecture, il est persuadé que l’auteur de ce livre est Dieu lui-même. Il sait que ni son supérieur, intégriste et tyrannique, ni les autres moines de la congrégation ne peuvent mesurer l’importance de sa découverte. Il décide donc de rejoindre à pied le monastère de Saint-Antoine pour le soumettre à l’avis de saint moine copte. Il n’attendra jamais sa destination, assassiné par son assistant qui s’empare du Livre et disparaît avec.

2018- Salvo, chirurgien cardiaque, est devenu amnésique suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à sa fille unique, une journaliste d’investigations enquêtant sur une « grosse affaire ». Il végète chez sa sœur en Sicile jusqu’au jour où un message signé de sa fille, apparaît sur l’écran de son ordinateur. Il décide alors de découvrir la vérité sur la mort de sa fille et se lance sur les traces de sa dernière enquête, aidée de Tiziana, une amie de sa fille. Il est alors loin d’imaginer les dangers qui les menacent. À la poursuite du manuscrit découvert par Hiéromynos, ils sont poursuivis par une internationale intégriste réunissant Chrétiens, Musulmans, Juifs désirant étouffer la parole d’un Dieu aimant et compatissant au profit d’un Dieu vengeur se préparant à châtier une humanité en perdition.

Le manuscrit du grand complot

Il serait facile de faire le rapprochement entre le Manuscrit de Sainte Catherine et le Da vinci code. Un complot mystique, un homme et une femme tombant amoureux poursuivis à travers le monde par une troupe de méchants extrémistes. Certes. Mais pas seulement. Trois visions se croisent au cours du récit. La première est celle d’un Dieu humain et compatissant, œcuménique. Insérés tout au long du roman, les chapitres du Livre écrit par Dieu, délivrent un message plein d’espoir, critiquant ce que les hommes, quelque soit leur confession, ont fait de la religion pour les maintenir sous leur coupe par la peur. Dieu y apparaît dans toute son humanité avec même parfois une pointe d’humour.

La deuxième est celle plus poignante d’un homme perdu à la recherche de lui-même. À travers cette quête, Salvo se retrouve et change. Il apprend qui il était : un égocentrique obsédé par la réussite. Il renaît au cours de cette quête et se trouve.

La troisième est celle d’un monde en perdition où se mêlent désespoir et crédulité.

Un thriller mystique qui est loin de ressembler à ces nombreux romans écrits dans la foulée du Da vinci Code, devenu maître-étalon. L’atout charme en plus : des expressions belges qui égayent le récit de nous, pauvres Français. Qu’est ce qu’un Sardanapale ? ou encore le terme de «berlurer» ou «tortorer» ? Un roman mystique, c’est vrai. Mais aussi un roman d’aventures où se mêlent complot, religion et amour.


Julie Lecanu


Willy Deweert,  Le Manuscrit de Sainte Catherine, Editions Desclée de Brouwer, coédition Mols, février 2010, 428 pages, 23 €

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