Les coups ont entraîner son corps, mais pas son âme, et quand Paloma disparaît, victime à son tour d'une ville qui tue les femmes, Kelly va tout faire pour la retrouver. Pour cela, il va devoir se plonger dans un monde qu'il ne faisait qu’effleurer, celui des narcotrafiquants et des enlèvements de femmes, et faire face à l'abomination la plus profonde. Il va être épaulé par l'improbable inspecteur Sevilla, policier perdu depuis la disparition de sa propre fille.

Roman qui manque un peu de violence pour toucher vraiment sa cible, et auquel on préférera celui que Maud Tabachnik a consacré à ce drame (1), Les Disparues de Juarez propose une intrigue brillamment construite autour d'un sujet douloureux mais bien réel. Les feminicidios (homicides de femmes) ont rendu cette ville industrielle du nord Mexique tristement célèbre, pas moins de quatre cents femmes ont été retrouvées assassinées et violées. Mais les usines continuent de drainer les populations pauvres et les débauchés américains qui passent la frontière pour une escapade de plaisirs sans limites. Toute cette atmosphère lourde et  glauque est admirablement retranscris et donne un poids considérable à l'enquête de Kelly, personnage attachant et fil conducteur de cette plongée en enfer.