Gérard Macé le flaneur ailé

Comme Alechinsky dont il parle, Macé se veut "ambidextre". A savoir capable de dessiner le monde à travers tous ses travaux hétéroclite de voyageur, esthète critique et traducteur.

Il marie des éléments épars et disjoints du monde, de la littérature et des arts. Il perce de son regard Rome, Istambul, Kyoto, Lisbonne, l'Afrique et souligne l'importance de ses auteurs fétiches - Pierre Michon, Louis-René des Forêts, Jean Tardieu, etc. - comme ceux qu'il traduit (entre autres Dante, Mario Praz, Leopardi, Svevo).

Entre dérive et fixation cette somme-livre passe des rivages d'un fleuve africain aux berges bleues de la Méditerranée. Macé est capable de saisir le suc et le parfum que libère une fleur au moment où dans le ciel une buse esquisse le profil d'un improbable flacon.

Son livre est donc compararble à celui de l'oiseau écrit dans l'éther et que savent reconnaître dans l'altérité les êtres des brumes d'ici et d'ailleurs. Ils succèdent aux disparus. D'où cette ode aux diverses entrées à la survivance au delà des affres et des errances.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Gérard Macé, Colportage, Gallimard, novembre, 2018, 594 p., 29 euros
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