Jacques Cauda : le chant des balles-haines

Plutôt que de marcher dans les hautes cathédrales et avancer jusqu'au chœur, entre excitation et sans doute angoisse, Cauda fait traverser des territoires où les vagadondages semblent ceux d'un érotomane capable de jouer avec tous les clichés et toutes les histoires – ici et entre autres de Sumo qui ressemblent à des catcheurs ivres et au sein de la trame d'un polar où à la place du quai des Orfèvres il existe bien des claques ou ce qui en tient lieu.

L'auteur en tapinois attend louves, renardes, agnelles mais aussi les prédateurs des dames dites de joie sur lesquelles ils se perdent et se déhanchent jusqu'à ce que petite ou grande mort s'en suit. Car rien ne leur empêche pas de penser que tous les coups sont permis. Il ne s'en privent pas et du sexe à la violence il n'existe plus de  pas.

Les basses besognes vont bon train et arrière train pour tout celles et ceux qui s'y collent. C'est parfois très beau, parfois terrible dans des échappées roses et rosses très au delà de l'au-delà. Des éclats d'être s'envolent là où les belles hirondelles font le printemps et autres saisons. Ou pas. Il y a là à boire et à manger. A forniquer surtout. Le stupéfiant est de stupre.
On croit être en présence de poudre blanche mais Cauda nous roule dans sa farine.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Jacques Cauda, Moby Dark, L'Âne qui butine, Mouscron, Belgique, janvier 2020, 174 p.

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