Dans le hors-série 2022 de la Revue Giono

Page 192 de ce recueil de lettres d'Eugène Martel adressées à Giono de 1930 à 1946, on peut lire :

N'empêche, je me demande si – en dehors de toute autre hypothèse, comme celle, peut-être, de vouloir par là associer et rallier Martel à la cause de son pamphlet –, la plume de Giono ne lui a pas, ici, accidentellement fourché car ces générations de paysans citées par l'écrivain n'ont pas particulièrement fait de Martel un simple ou un remarquable paysan de plus prolongeant leur lignée ; mais, par contre, et bien évidemment issu d'elles-mêmes cependant, un être d'exception incarné en un tout grand artiste dont la précocité et la multiplicité des dons en font un peintre-né dont le creuset de l'œuvre est en son ADN : certes, celui-là même, et caractéristique, du monde paysan haut-provençal d'avant-guerre...
D'ailleurs, dans l'un de ses deux textes d'évocation qu'il consacra à son ami Eugène, Serge Fiorio exprime cela à sa façon, très justement : Comment ne pas sentir et voir dans le portrait du père, de l'oncle – ceux-là à la peinture à l'huile – et de tant d'autres, toute la vie qui les a pétris tels qu'on les voit !
Il faut être l'héritier spirituel de plusieurs générations pour l'exprimer avec autant de force et d'authenticité.

Pour lui aussi, le peintre prime, chez Martel, sur le paysan.

André Lombard

Articles connexes :
À propos d'une réflexion de Giono dans son Journal de l'Occupation
Revue Giono. Hors-série Eugène Martel

Michèle Ducheny et Élisabeth Juan-Mazel, Jean Giono et Eugène Martel, 21 illustrations noir/blanc et couleurs, Association des Amis de Jean Giono, juillet 2022, 230 p.-, 20€
amisjeangiono@orange.fr ou 04 90 87 73 03

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