Roddy Laroche : Vendée-mère

Le photographe Roddy Laroche à travers une vision piquante et amoureuse de La Faute sur Mer (Vendée) ne cherche pas à donner du lieu une vision touristique. Il crée son je me souviens photographique. Mais au travail archéologique il préfère une réactualisation de ses souvenirs à travers la station balnéaire telle qu’elle est aujourd’hui.

La vision est aussi impertinente qu’attentionnée. La caricature facile s’efface au profit d’une tendresse non sans beauté. Le photographe dit chercher l'erreur ou la farce mais il fait plus et rappelle par son style le Jacques Tati de Mon Oncle.
Par la petite cité telle qu’elle est aujourd’hui le passé fait retour de manière allusive et piquante. Il existe sans doute moins de nostalgie que de mélancolie. Se croisent des vies hors saison : les résidences secondaires sont fermées, les seuls estivants qui demeurent ressemblant à des perdants pas forcément magnifiques. Mais il y a là néanmoins de bien jolies personnes.

Remonter le temps revient tout autant à réinventer un monde. La vision est moins passive qu’allusive. L'artiste semble s'amuser à casser les souverains poncifs du portrait, du paysage et de la mémoire. Tout reste drôle et touchant. Roddy Laroche ramène la photographie à un bouillon de culture. Elle crée autant du connu que de l'inconnu afin d'inventer de nouveaux rapports par un jeu ironique de manipulation des limites sans le moindre retour au dogmatisme de la représentation et de ses règles. L'artiste a compris que la déconstruction n'avait plus rien à déconstruire. Il convient de passer à quelque chose de plus sérieux : le jeu des espaces et des temps.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

http://www.roddylarochesamsonoff.fr

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