Anna Birnbaum : devenir femme

 

Anna Birnbaum explore des états de transition et de passage en évitant tout voyeurisme. Les situations restent patentes et allusives. La métamorphose du corps  intime et  social passe des visions discrètes où se mêlent l’inquiétude et l’apaisement.

Des doutes sont perceptible entre joie apparente et une certaine détresse. Anna Birnbaum évoque le désir à travers des plans décalés et divers types d’interstices. Les corps sont toujours prêts à plonger dans la vie pour tenter d’en jouir, mais une force opposée les fait hésiter.

Le corps est saisi dans sa sensualité, mais la photographe ne cache rien de la difficulté à devenir réellement soi. Les femmes semblent dire Je suis obscure à moi-même d’où l'empêchement de s'approcher  de l’autre.
L’œuvre possède à ce titre une force rare elle fait jaillir ce qui jusque là reste encore opaque.

Les portraits de  femme permettent de totaliser des sentiments et émotions paradoxales. Dans cet engloutissement d’états les plus intimes les photographies peuvent  s’ouvrir autant à une contemplation purement esthétique qu’à une vision subtile de ce qui peut se passer. Ou pas.

Avec Anna Birnbaum la réalité perd de sa solidité, le dehors et le dedans deviennent des notions qui ne fonctionnent plus tant il y a des altérations de "surface" Il s'agit d'invoquer, d'exposer, de manifester l’avancée comme le retrait où se crée une présence mais sans qu'aucune clé ne soit jamais donnée. 
Il convient  d’envisager ce travail comme une recherche toujours ouverte qui nous apostrophe là où tout est mis en équilibre instable.

Jean-Paul Gavard-Perret

Andrea Birnbaum, Girls on the Brink

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