Un Lancelot vif, sombre et fantaisy.

Pendant que le public s’installe, on entend le vent, par moments des bruits d’animaux de la forêt. Il s’agit d’installer avec ostentation une atmosphère énigmatique. Le propos est simple ; il retrace l’histoire de Lancelot, de sa formation à sa gloire, via ses amours déçues. Des éléments de décor modulables qui servent à figurer de façon différenciée, compatible avec plusieurs ambiances, les situations dans lesquelles sont placés les protagonistes. La concentration de la lumière sur un personnage permet de rendre fluides les changements de décor en concentrant l’attention des spectateurs sur la continuité de l’action. La représentation est modeste dans sa facture mais elle utilise opportunément les moyens dont elle dispose.



Un climat franc et enjoué, cherchant à rendre le mystère et la solennité des rapports entre chevaliers de la table ronde. Une adaptation fluide de l’histoire du Chevallier à la charrette, de Chrétien de Troyes : joli conte de magie, d’honneur et de courtoisie. Des procédés de mise en scène vifs et bien diversifiés, émaillés de combats rendus de façon efficace. La musique, les costumes et l’éclairage sont sollicités au maximum pour figurer les évolutions, transformations et autres mutations : le propos est d’inspiration héroïc fantasy. Un spectacle heureux dans son dynamisme, généreux dans ses effets, plus discutable dans les moments de dialogue ; tout en expansion, il manque à explorer la dimension intérieure des personnages. Un théâtre vivant et populaire, qui s’acquitte honorablement de sa tâche de divertissement.


Christophe Giolito


Lancelot, le chevalier de Merlin de Gaëtan Peau d’après Lancelot ou le chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes et La Vie de Merlin de Geoffroy de Monmouth


Mise en scène : Quentin Defalt

Avec : Julie André (Guenièvre, Aanor), Simon-Pierre Boireau (Gauvain), Xavier Catteau (Yvain, Le vavasseur), Romain Duquesne (Lancelot), Jean-Patrick Gauthier (Ké le sénéchal, Baudemagus), ou (Viviane, Eurielle), Aymeric Lecerf (Méléagant), Gaëtan Peau (Merlin), (Arthur, Le chevalier noir) et (Perceval, Le bourreau).


Scénographie : Agnès de Palmaert et Natacha Le Guen de Kerneizon ; lumières : Philippe Littlejohn ; costumes : Florie Weber et Madeleine Lhopitallier ; réglage des combats : Maître Patrice Camboni assisté de Thomas Chariot ; magie : Nicolas Audouze ; masques : Chloé Cassagnes ; maquillages : Alice Faure.


Spectacle représenté au Théâtre 13/Jardin 103, boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris du 10 janvier au 23 février 2014, disponible en tournée. Pour adultes à partir de 10 ans - durée 1h40.


Production Teknaï avec l'aide à la diffusion d'Arcadi et le soutien de la Spedidam. Spectacle répété en résidence au Théâtre 13 et au Théâtre Espace Coluche (Plaisir). Teknaï est en résidence à la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine et est soutenu par le département de Seine-Saint-Denis. Le rôle de Méléagant a été créé par Jonathan Salmon. Le texte est publié aux éditions Les Cygnes.

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