Go down, Moses, au risque de la contemplation

Il y a derrière un voile des personnes plutôt bien habillées qui se regardent et se touchent, respectueusement. Leurs gestes posés ressemblent à ce qu’on appelait « imposition des mains ». Les personnages forment un groupe, après s’être livrées à des attitudes indépendantes. Puis on assiste à une hallucination qui procède d’une rotation assourdissante. La technique, dans son expression simple et mystérieuse, quasi hypnotique. C’est ensuite une scène d’horreur, longue, sanglante : un accouchement sans assistance. C’est l’occasion pour Roméo Castelluci de renverser habillement l’histoire du massacre des nouveau-nés : les services de police recherchent Moïse pour le sauver. Cessent alors les éléments narratifs de la représentation.

 

La seconde partie du spectacle présente, filtrées par le voile tendu au premier plan, des scènes relevant à ce qu’il paraît des premiers âges de l’humanité. Il y a toujours chez Castelluci une mise en présence de la grandeur, une recherche du sublime. Le propos prend donc une posture contemplative, au risque de perdre son dynamisme initial. De fait, la représentation s’étire. Certes, on comprend l’intention d’atteindre quelque absolu originel à travers une simplicité figurative chargée des expériences antérieurement présentées. Mais la monstration reste là suffisante : elle ne semble pas faire perdurer l’esprit de tension, d’accroissement qui était celui des premiers tableaux. Il en résulte une déception que ne surmonteront que les inconditionnels du metteur en scène.

 

Christophe Giolito

 

Go down, Moses, mise en scène, décors, lumières, costumes Romeo Castellucci

avec Rascia Darwish, Gloria Dorliguzzo, Luca Nava, Stefano Questorio, Sergio Scarlatella et cinq figurants.

 

Musique Scott Gibbons ; textes Claudia Castellucci et Romeo Castellucci ; collaboration à la scénographie Massimiliano Scuto ; assistant à la création lumières Fabiana Piccioli ; responsable de la construction des décors Massimiliano Peyrone ; sculptures en scène, prosthesis et automatisations Giovanna Amoroso, Istvan Zimmermann ; collaboration à la conception des costumes Laura Dondoli. Collaboration à la conception des costumes: Laura Dondoli ; machinistes : Lorenzo Martinelli, Michele Loguercio, Filippo Mancini ; régisseur son Matteo Braglia ; régisseur lumières Danilo Quattrociocchi ; production Benedetta Briglia, Cosetta Nicolini ; promotion et communication Valentina Bertolino, Gilda Biasini ; administration Michela Medri, Elisa Bruno, Simona Barducci ; consultant économique Massimiliano Coli.

 

Au Théâtre de la Ville, du 4 au 11 novembre 2014. Du mardi au samedi à 20h30.

Location : 01 42 74 22 77


 

Production déléguée Societas Raffaello Sanzio Coproduction Théâtre de la Ville with Festival d’Automne à Paris ; Théâtre de Vidy-Lausanne ; deSingel International Arts Campus /Antwerp ; Teatro di Roma ; La Comédie de Reims ; Maillon, Théâtre de Strasbourg / Scène Européenne ; La Filature, scène nationale-Mulhouse, Festival Printemps des Comédiens ; Athens Festival 2015, Le Volcan, scène nationale du Havre ; Adelaide Festival 2016 Australia ; Peak Performances 2016, Montclair State-USA.

 

Remerciement pour la collaboration au Comune di Senigallia- Assessorato alla Promozione dei Turismi, Manifestazioni / AMAT

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