Poussières d'étoiles : Christer Strömholm

Le photographe suédois Christer Strömholm s'est installé dans un hôtel "louche" de la Place Blanche en 1953. Il adopte la vie nocturne des transsexuels en photographiant l'intimité d'un mode interlope entre document et poésie. L’érotisme classique vole en éclat. Mais il ne s'agit pas de substituer la réalité à l' « idée » en vue d’un quelconque apaisement platonicien. Les clichés cassent les vulgates, montre le monde « queer », refuse la production du pareil et du même en créant des vertiges abyssaux.

 

Il s’agit de franchir des frontières moins pour multiplier le plaisir ou la jouissance que pour traduire la différence et une certaine solitude. A l'« aveuglement » de l’érotisme main-street l’artiste met en évidence un monde à l’époque inédit. La vie reste fougueuse, intrépide sans opinion préconçue ou entendue. De partout surgit de l’hybride, du « monstre » : le corps devient prodige et prodigue en transformant toute identité en masque et en abyme.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christer Strömholm, Les amies de la place blanche,

du 16 juin au 10 septembre 2017

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.