Oyé oyé ! Braves gens, voici une annonce officielle : Toute l'intelligence du monde ne peut rien y faire, l'art est avant tout une affaire d'émotion. Oui, l'art n'est pas un commerce, l'art n'est pas une religion, l'art n'est pas un moyen de communication, et l'art contemporain n'est rien puisqu'il quémande à longueur de temps des explications, des conférences, des exposés, des livres d'explication, des spécialistes, des commentateurs pour... justifier cette mascarade.
Non, chers lecteurs, l'art n'est rien de tout ce que l'on vous rabache à longueur de temps, l'art est émotion et n'a de sens que dans le dessein de tendre vers le sublime. Est sublime ce en comparaison de quoi tout le reste est petit, disait Kant.
Qui a-t-il de sublime chez Damien Hirst ou Koons ? Rien, merci de votre réponse...

Cependant, il semble que dame Fives soit convaincue que la majeure partie d'entre vous, d'entre nous, sommes assez stupides pour bêler avec le troupeau et d'oublier que l'art, c'est aussi, surtout, la peinture...
Voici donc une historiette qui narre les années d'études de trois amis aux Beaux-arts de Lille, trois artistes en herbe bien décidés à peindre quoi qu'il leur en coûte, quitte à devoir hanter les caves de l'école car aucun atelier ne leur est accordé. La tendance étant à la vidéo, à la performance, à l'installation.

Après nous avoir fait un très court résumé sur l'histoire de l'art depuis la fin de la guerre, nous suivons ces trois apprentis héros dans leurs tribulations entre amourettes, vexations des professeurs, conflit avec les élèves, manifestation pro-féministe ; tout y passe, toutes les portes ouvertes sont franchies dans une langue neutre qui ne laissera aucun souvenir... Seul intérêt, cette narration à la seconde personne du singulier, mais passé le plaisir de la nouveauté l'intrigue, les dialogues, les scènes sont d'un convenu, d'une monotonie, d'une platitude qui font que le livre perd de son intérêt très rapidement.
Non, vraiment, là je préfère l'oublier et m'en aller quérir ailleurs, dans la foison de cette rentrée, un autre ouvrage digne de ce nom...

Rodolphe

Carole Fives, Térébenthine, Gallimard, août 2020, 176 p.- 16,50 €
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