Cornélia, l'héroïne oubliée

Oui, c'est vrai, dès leur installation au village de Montjustin en 1947, les Fiorio s'occupaient de Cornélia quand son patron Lucien Jacques (arrivé, lui, en 45) était (souvent) parti en voyage et ils la lui empruntaient de toute façon pour divers petits transports dans les environs immédiats.
Le vieux bélier hydraulique étant resté tout un temps hors d'usage, ils l'employèrent, par exemple, pour remonter des bidons d'eau sur une petite charrette depuis la belle source coulant en contrebas du village.
Mais, bien sûr, elle était passablement testarde, s'arrêtant souvent tout à coup sans la moindre raison apparente ; cela parfois pendant un bon quart d'heure – peut-être de calcul mental ! –  sans que d'aucune façon ils puissent pourtant la faire alors avancer d'un seul pas !

Dans une lettre à son ami Paul Bonfante, Lucien Jacques écrit d'elle avec enthousiasme qu'elle servit de sherpa quand deux ans plus tôt, en 46, ayant donné rendez-vous à quelques amis au Contadour pour un séjour d'une quinzaine, il partit de Montjustin en compagnie de la jeune Lucienne Desnoues alors âgée de 25 ans, lui faisant ainsi découvrir le pays en poète, au pas de l'âne : Tandis que les uns et les autres gagnaient le plateau en car, en vélo, etc, mon ânesse Cornélia attelée au charreton, ce dernier chargé du matériel (cuisine, campement, vivres) a fait, conduite par moi et Lucienne Desnoues, ses 40 kilomètres dans une journée, et ce fut un enchantement.

On peut retrouver le poème (intitulé Cornélia) évoqué ci-dessus par Jean Pantaille dans le numéro XVI (hélas aujourd'hui quasi introuvable) des Cahiers de l'Artisan paru en juillet 1954.

Mais il est bien sûr également reproduit in extenso dans le fort précieux volume de L'INTEGRALE que l'on peut encore facilement se procurer auprès de l'Association des Amis de Lucien Jacques.

 
André Lombard
Lucien Jacques, L'INTEGRALE, Les Amis de Lucien Jacques éditeur, 06 84 83 98 11 ou jacky.michel@sfr.fr, 2016, 400 p.-, 28€

Sur la photo ci-dessus, la voici à la manœuvre, réquisitionnée pour la récolte de foin des Fiorio, en 48.

 

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