Bulletin Lucien Jacques – numéro 18

Le bulletin numéro 18 de la très active et louable Association des Amis de Lucien Jacques vient de paraître et c’est toujours pour moi un plaisir immédiat d’en feuilleter aussitôt les pages avant que de me mettre, au soir, à en prendre alors complètement connaissance, bien à mon aise.

Analogue à celle des 55 numéros des Cahiers de l’Artisan parus de 53 à 58 en lesquels Lucien s’autopubliait parmi ses amis, ses coups de cœur ou connaissances, des anonymes aussi, la couverture de cette parution annuelle est même une reprise à l’identique du sobre costume bleu pâle orné d’un rameau aux feuilles trilobées créé exprès par Lucien lui-même.
Ce logotype maison figure aussi, gravé en creux par son ami Claude Roux, sur la stèle en pierre calcaire de sa modeste tombe gramineuse sise en pleine terre au pied d'un vert cyprès provençal jadis planté de ses propres mains au minuscule cimetière-jardin du petit village de Montjustin où, depuis 1961, comme on dit il repose ; peu à peu entouré d'anciens voisins et de proches amis venus, au fil du temps, un à un l'y rejoindre.

Il faut savoir qu’en dehors de son grand talent de peintre – plus particulièrement de maître aquarelliste – ce bougre d’homme – pourtant de prime abord frêle et léger, poids plume – fut encore tout au long de sa vie graveur sur bois hors pair, tisserand, poète inspiré, éditeur, danseur ami d’Isadora Duncan dont il fut un temps le secrétaire et même, dit-on, un peu plus ; quoiqu’elle ne le mentionne nulle part, ne l’évoquant d’aucune façon dans Ma vie, son autobiographie aujourd’hui disponible en Folio.
Mais Lucien, lui, n’en perdit pas une quand, carnet de croquis posé à même ses genoux étiques, il la saisit – exercice entre tous des plus périlleux pour un dessinateur ! – dans toute sa force et toute sa grâce, au crayon ou à l’encre, sur le vif, en train d’improviser, les enchainant, figures et mouvements qui, avec le temps – et selon l'avis d'avertis en le domaine – renouvèleront bel et bien la danse moderne.

                                      Portrait de Lucien Jacques par Marcel Coen.

Le sommaire ne se divise pas, il se partage entre trois sujets : l’évocation de la relation de Lucien – nombreux documents à l’appui – avec un peintre pour moi jusque-là encore inconnu au bataillon  : un certain Berthier – Léon de son prénom, et non Louis comme malencontreusement imprimé en couverture – qu’il rencontra à Grasse quand il résidait aux Cyprès de St-Jean et ce nouvel ami au quartier de Canteperdrix.

Y est ensuite abordée et remémorée la forte amitié avec la chanteuse Hélène Martin qui vient de s’éteindre en février dernier, à 92 ans, au terme d’une plus qu'honorable carrière d’interprète auprès des poètes, parmi lesquels – leurs proches amis communs peu communs – Lucienne Desnoues et son époux, le cher Jean Mogin, fils unique de Norge.

Le dernier volet est une réédition, copieuse, en son entier, des pages de la chronique intitulée La Bocca della Verità initialement parue page à page en page 3 de couverture de chacun des Cahiers de l’Artisan.
Il s’agit d’un pot-pourri composé de diverses réflexions, de perles rares, de citations et autres curiosités littéraires mémorables, que Lucien glanait au cours de lectures de journaux, de livres, de conversations, de voyages, un peu partout à vrai dire.

Déjà annoncé, le bulletin 19 de 2022 contiendra une sélection de lettres parmi toutes celles, nombreuses, reçues par Lucien Jacques.

André Lombard

Association des Amis de Lucien Jacques, bulletin n°18, septembre 2021, 130 p.-, 12 €

Pour toute commande ou (encore mieux !) adhésion : jacky.michel@sfr.fr
Ou par courrier : 149 Rue Fontaine Vieille, 04800 Gréoux-les-Bains.

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